La visite effectuée à Mayumba par Rodrigue Mboumba Bissawou a été tellement médiatisée que plusieurs observateurs de la scène politique nationale y voient une entourloupette. Car, il n’est guère un secret pour personne « qu’on ne fait jamais de longue publicité pour un bon produit ». Les manchettes de journaux réservées au nouveau ministre de la Communication seraient entourées d’une inconnue. Selon “faapa info”, un site d’information en ligne, « ce déplacement du natif de la Basse Banio s’inscrit dans le cadre des visites de proximité, chère au président gabonais, Ali Bongo Ondimba. Lesquelles visites permettent aux nombres du gouvernement d’échanger avec les populations de l’arrière-pays et prendre le pouls de leurs préoccupations et attentes. » Une déclaration qui suscite moult interrogations chez les Gabonais.
Cette visite à Mayumba était-elle une injection du président de la République ? La réponse pourrait situer les uns et les autres sur le bien-fondé d’une telle information. Le monde étant devenu un village planétaire, surtout celui médiatique, les origines de la Basse-Banio de Rodrigue Mboumba Bissawou seraient fortement contestées. En effet, il est écrit sur certaines pages en ligne que l’actuel patron de la communication gabonaise serait né à… Cotonou au Bénin. Le démenti formel serait que le ministre informe les Gabonais sur son enfance, notamment sa scolarité dans une école gabonaise. Mais, ceux-ci sont désormais habitués à se contenter des informations qui leur sont données sur les gouvernants actuels. Il en avait été de même pour un certain Liban Soleman, lorsque celui-ci, sur le plateau de la télévision nationale, s’était évertué à tourner Louis-Gaston Mayila en bourrique en se déclarant natif de Ndjolé. Au grand désarroi des originaires de cette contrée.
Aujourd’hui, les origines somaliennes de l’ancien chef de cabinet d’Ali Bongo ne font plus l’ombre d’un doute. Alors qu’à l’époque, il ne faisait guère bon d’attribuer une telle origine à celui qui est devenu un grand opérateur économique au Rwanda. Certes, le pays de Paul Kagamé n’est point le Gabon, ou un natif d’Ecosse se réveille un bon matin membre du gouvernement. Pour bénéficier de la mansuétude des Rwandais, Liban Soleman a certainement apporté gros dans leurs caisses. Alors qu’au Gabon, on puise dans les siennes. En revenant sur le chef de la communication au Gabon. Aubierge Sylvine Ngoma, véritable native de Mayumba, aurait déclaré à qui voudrait l’entendre que Rodrigue Mboumba Bissawou n’est pas de chez elle, et qu’elle ne se ferait pas complice d’une forfaiture.
La guerre de communication est désormais ouverte. Mais, à voir les publications venues du bord de mer sur l’actuel ministre de la Communication, on oserait avancer : « C’est trop beau pour être vrai ». Le bord de mer étant devenu un véritable centre d’état-civil, où des personnes venues d’ailleurs, y sont blanchis en Gabonais plus vrai que l’origine, il ne serait pas étonnant que les origines qu’on s’efforce d’attribuer à Rodrigue Mboumba Bissawou aient une tâche à dissimuler. Le Gabon n’est-il pas une maison de verre ? Sinon, est-ce ses origines situées à Mayumba qui seraient à l’origine de l’encensement fait au ministre de Communication. Car, le site cité plus haut s’égosille dans un baratin bassement laudatif : « L’ascension fulgurante du ministre de la Communication Rodrigue Mboumba Bissawou nommé porte-parole du gouvernement ». Que n’a-t-on jamais vu au Gabon ? Lorsqu’un simple démarcheur immobilier franco-béninois s’est retrouvé à la tête du cabinet présidentiel, n’était-ce pas une ascension fulgurante ? Le plus intéressant dans cette histoire est que les glorificateurs du site « faapa info » déclare, pince sans rire : « De là à voir en lui le futur grand leader politique de la province, il n’y a qu’un pas. Beaucoup prédisent d’ailleurs qu’il se présentera, dans quelques mois, aux élections législatives. Il en a la trempe. Il n’a pas peur de se frotter au terrain bien au contraire », confirmerait un de ses proches. En tout cas, nous on observe, sans juger.