La démarche prévoit une transformation de 80% des bois à partir du 1er janvier 2023, décision prise lors d’un Conseil ordinaire des ministres tenu à Bangui le 10 novembre 2022 et présidé par le président de la République, Faustin Archange Touadera. La transformation va se poursuivre en 2024 à hauteur de 90% pour atteindre le niveau de 100% en 2025.
Cette position marque une rupture avec la décision de report au niveau de la CEMAC. « La RCA est restée dans la démarche de la décision communautaire, dans la mesure où elle ne l’a pas systématiquement rejeté aux calendes grecques. Suivant le contexte du pays caractérisé par sa situation post-conflit qui ne plaide pas pour un arrêt des exportations à 100%, il a adopté une démarche progressive », explique le coordonnateur du Centre pour l’information environnementale et le développement durable (CIEDD), Jean Jacques Urbain Mathamalé.
A en croire notre source, la situation des permis d’exploitation et d’aménagement, c’est-à-dire les concessions forestières, n’est pas reluisante. Sur les 14 permis que compte la RCA, seuls quatre sont dans une situation plus ou moins favorable avec des usines. Les 10 autres n’ont pas d’usines. « Ce n’est pas en une année qu’elles vont se mettre en conformité et disposer d’usines de première, deuxième et troisième transformation voire pour une transformation plus poussée », soutient M. Mathamalé. Et, avec la crise du carburant, il serait difficile d’implémenter la directive communautaire en l’état.
Il y a un autre aspect qui milite en faveur de la mise en œuvre de la démarche progressive : la RCA a ajouté un niveau de transformation de 10% par rapport au code forestier de 2008 qui prône déjà 70% de transformation locale du bois. Ce qui justifie la décision du Conseil des ministres de fixer le niveau de transformation de bois à 80%, pour un départ.